Palais Ahmed Bey
Constantine
Le Palais du Bey de Constantine, appelé le Palais de la Division à l'époque coloniale, a commencé à être édifié en 1826. Les travaux se terminent en 1835. Il est alors occupé par le dernier Bey de la ville, Ahmed Bey. C’est l’un des vestiges les mieux conservés de l’architecture de l’époque ottomane en Algérie et dans le Maghreb.
Histoire
La construction du palais s'est étendue de 1826 à 1835; elle est due à Hadj Ahmed nommé à la tête du beylik de l'Est en 1826 par le dey Hussein. Dès son investiture, le nouveau bey entreprend l'édification d'un palais, d'abord en entourant de clôtures le jardin des orangers situé à l'emplacement d'un ancien makhzen où les janissaires conservaient leurs denrées alimentaires, puis en annexant les maisons voisines. Après la chute d'Alger (1830) et le départ du dey Hussein, Ahmed Bey prend le titre de Pacha,et continue à agrandir le palais : le grand jardin dit "Jardin des palmiers" ainsi que les bâtiments qui subsistent jusqu'à présent datent de la période comprise entre 1830 et 1835.
Vainqueur lors de la première bataille de Constantine (1836), Ahmed Bey est contraint à l'exil en 1837; réfugié dans les Aurès, il y mène la résistance contre la colonisation française.Il est fait prisonnier en 1848 et meurt en 1851 à Alger. De 1837 à 1962, le palais est occupé par l'armée française puis de 1962 à 1969 par l'armée algérienne. Il devient ensuite un lieu dédié aux activités culturelles; il est depuis 2012 Musée national public des arts et expressions culturels traditionnels.
Architecture et décor
Ce monument offre un intérêt majeur du point de vue architectural et de l’art décoratif, en raison de sa simplicité et de ses proportions harmonieuses et équilibrées. Il reflète l’amour d’un certain du luxe allié à une authenticité de l’architecture. Son organisation spatiale répond aux nécessités dictées par les mœurs, le respect des traditions ancestrales locales, la fonctionnalité administrative et politique ainsi que les impératifs climatiques, non négligeables.. C’est un vaste édifice de 5609 m2 qui fut construit à l'emplacement de vieilles maisons accolées les unes aux autres. Ahmed Bey eut recours pour ce faire à deux artistes réputés, El Hadj el-Djabri, originaire de la ville et le Kabyle El-Khettabi. Les bâtiments d’ordonnance assez irrégulière s'organisent autour de deux jardins spacieux et de deux cours plus petites. Au milieu se trouve le kiosque du Bey qui, éclairé de tous côtés par des fenêtres, permettait une active surveillance. Pour construire son palais, Ahmed Bey n'hésita pas à utiliser des matériaux de toutes provenances : les colonnes et autres pièces de marbre furent achetées en Italie, le bois de cèdre fut demandé aux tribus de l'Aurès et de la Kabylie, tandis que les pierres de taille furent prélevées sur les ruines de l'antique Cirta. Le Bey réquisitionna même tout ce que les principales habitations de Constantine possédaient de remarquable comme des marbres, des colonnes, des faïences, des portes et des fenêtres. Le palais devint ainsi comme un musée des pièces les plus curieuses et les plus riches de la menuiserie et de la sculpture. La polychromie, qui n'a pas encore livré tous ses secrets, permet la datation et la lecture des différents événements historiques tels que les batailles auxquelles avait pris part le Bey aux côtés du Dey d'Alger, ainsi que ses différents voyages au Moyen-Orient.
Sources
http://www.constantine-hier-aujourdhui.fr/LaVille/palaisduBey.htm
http://adnsolution.net/constantine/index.php?page=construction