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Palais d'été du Gouverneur

Alger

La résidence somptueuse du Gouverneur général de l’Algérie, était à l’origine un palais d’époque ottomane. Il est implanté au milieu d’un magnifique parc de 10 ha, à 110 mètres au-dessus du niveau de la mer, sur un terrain en pente, dans le quartier appelé Mustapha Supérieur. Ce palais est actuellement nommé “Palais du Peuple”.

Histoire

La date précise de construction de cette bâtisse est inconnue, mais elle est estimée entre 1798 et 1805. Le palais était, jusqu’à la conquête française, la résidence de campagne de Mustapha Khodjet el Kheil, ministre des Haras et Domaines du dey. À l’origineil s'agissait d'une villa simple de construction et charmante par sa situation et ses jardins.

Réquisitionné en 1830, le palais fut occupé par les troupes françaises, il servit de casernement jusqu’en 1848, et vers 1865 il devint siège du gouvernement.

Des travaux d’agrandissement furent entrepris à partir de 1846, en plusieurs étapes. Le gouverneur Lutatud (1911-1918) fit entreprendre les derniers grands travaux avec la création de la grande salle des fêtes. Un corps de bâtiment fut démoli en 1916 pour permettre l’agrandissement du nouveau palais. L’aspect définitif que nous connaissons date de 1919. Le palais est aujourd’hui public et héberge des manifestations culturelles.

Architecture et décor

L’ancienne résidence d’été, d’époque ottomane, a été défigurée par la grande bâtisse actuelle. Toutefois presque tout porte la marque d’un orientalisme romantique assez déroutant qui prétendait sans doute s’inspirer des traditions locales.
La villa d’origine comprenait un bâtiment à deux étages avec une petite cour de marbre entourée d’un élégant portique, et au-delà d’un vestibule soutenu par quatre colonnes, une autre cour dallée en marbre avec vingt-quatre colonnes torses en pierre et une galerie à carreaux vernis très usés.
Nous retrouvons donc le thème connu du patio central entouré de galeries en arcades brisées sur ses quatre côtés, les chapiteaux toscans et trois belles chambres avec bahuts et alcôves, une entrée sur la gauche, qui semble avoir subi quelques modifications et qui débouche sous une double galerie.

Tel qu’il se présente à nos yeux, ce grand plais d’été n’a qu’un très loin rapport avec les palais d’époque ottomane ; il témoigne surtout de la conquête française et la tentative de réconciliation entre l’architecture du passé et les exigences du monde moderne.


sources

Lucien Golvin, Palais et demeures d’Alger à l’époque ottomane, Edisud, Aix-en-Provence, 1988.

Marion Vidal-Bué, Villas et palais d’Alger du XVIII siècle à nos jours, Place de Victoires, Paris, 2012.

Chronologie
Pour aller plus loin
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