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Palais Dar Aziza

Alger

Dar Aziza Bent el-Bey, est situé à la Casbah, place des Martyrs. C’est le type même de la maison algéroise du XVIe siècle. Le palais, une somptueuse construction d’architecture mauresque, servait de résidence aux gouverneurs d’Alger à l’époque turque.

Histoire

Selon l’ingénieur Henri Murat le palais était construit au XVIème siècle, voire avant. Une tradition orale raconte que le palais était un don du dey Hussein à sa fille nommée ‘Aziza, à l’occasion de son mariage avec le Bey de Constantine en 1719, d’ici l’appellation « Dar Aziza ». Un texte de 1721 décrivait la bâtisse comme étant l’un des plus beaux hôtels avant le séisme de 1716, qui en détruisit la majeure partie.

En 1838 Dar Aziza fut attribué à l’évêque d’Alger, la mosquée Ketchawa voisine ayant été convertie en cathédrale. Par la suite, cet immeuble devint l’archevêché et le resta jusqu’à l’indépendance de l’Algérie (1962). Un moment bureau central du tourisme, Dar Aziza est devenu le siège de la revue arabe al-Taqäfa. Dernier témoin de l'ensemble de la Djenina, il fut classé monument historique en 1887, et a subi des travaux de réhabilitation en 1989.

Elle abrite aujourd'hui l'Agence nationale d'archéologie et de protection des sites et monuments historiques chargée, entre autres, de la réhabilitation de la Casbah, et il est le siège de l’office de gestion et d’exploitation des biens Culturels protégés. Le palais a subi des travaux de réfection suite au séisme de 2003.

Architecture et décor

Comme toutes les demeures d’Alger, Dâr ‘Aziza présente le plan typique de la maison algéroise caractérisée par des apports extérieurs et des traits propres à l’architecture de la Médina d’Alger.

Conçue selon les principes architecturaux de l'époque ottomane, le palais est composé de deux niveaux d’arcades superposés autour du patio surmontant un rez-de-chaussée en partie en sous-sol. Les voyageurs anciens récitent qu’avant le séisme il y avait trois étages. Selon L. Golvin, on ne peut pas croire qu’il y ait eu un troisième niveau d’arcades, en raison des dimensions relativement réduites de la cour centrale, laquelle dans l’hypothèse de trois étages de galeries, n’aurait pratiquement plus reçu le soleil au niveau du dallage.

La demeure s'articule autour de son magnifique patio entouré de s'hine (galeries), soutenus par des colonnes en marbre surmontées de chapiteaux, et ornées de carreaux de faïence, de boiseries sculptées, de claustras.

Dans la partie sud-est se trouve le grand salon d’apparat, la salle la plus décorée et la plus spacieuse, orné de sculptures sur plâtre (stucs) d’une grâce extraordinaire.

Les murs du palais sont ornés de carreaux de céramique importés de contrées réputées pour leurs productions à l’époque ottomane, notamment les carreaux tunisiens à décor végétal inspirés de l’art italien. Ils proviennent des ateliers des Qallaline et de Nabeul en Tunisie.

 

sources
Lucien Golvin, Palais et demeures d’Alger à l’époque ottomane, Edisud, Aix-en-Provence, 1988.

Marion Vidal-Bué, Villa et palais d’Alger du XVIII siècle à nos jours, Place de Victoires, Paris, 2012.
RR. PP. Comelin, de Lamothe et Bernard, Voyage pour la rédemption des captifs aux royaumes d’Alger et de Tunis, Paris, Sevestre 1721

http://www.qantara-med.org/qantara4/public/show_document.php?do_id=729

Chronologie
Pour aller plus loin
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